Mehmet Bilge, échevin à Schaerbeek, quitte DéFI pour rejoindre la Team Fouad Ahidar
Les jeux politiques se réorganisent à Schaerbeek à l’approche des élections communales du 13 octobre, avec un retournement étonnant. L’actuel échevin Mehmet Bilge prend ses distances avec DéFI et intègre la liste de la Team Fouad Ahidar, formée par le député bruxellois du même nom.
Cette annonce marquante, attendue pour être officialisée mardi, a été révélée par la RTBF. Après six années de mandat, Mehmet Bilge, 39 ans et professionnel socio-sportif, abandonne ses responsabilités en matière de Prévention chez DéFI pour rallier un projet politique différent. La position de Bilge au sein de la nouvelle liste reste un mystère pour le moment, mais il est certain qu’il ne figurera pas parmi les huit premiers noms, des places déjà réservées à des candidats tels qu’Elias Ammi, Ange-Raïssa Uzanziga, et Yousra Ouchen.
Mehmet Bilge avait obtenu plus de 1000 voix lors des précédentes élections en 2018, ce qui lui avait valu une place d’échevin. Sa décision de changer de camp a engendré des spéculations le liant à divers partis, allant du MR jusqu’au Parti socialiste. Pourtant, c’est la liste « 1030 Ensemble » de Georges Verzin qui a récemment gagné le soutien de Sait Köse, un ancien échevin DéFI proche de Bilge.
Fouad Ahidar salue l’arrivée de Mehmet Bilge, soulignant son expérience et sa connaissance du terrain qui en font un atout pour répondre aux besoins des Schaerbeekois. Bilge exprime quant à lui son désir de contribuer au bien-être des citoyens, partageant de fortes valeurs avec Fouad Ahidar sur le vivre ensemble, la jeunesse et l’éducation.
Suite à cette défection, le collège a rapidement réagi en retirant à Mehmet Bilge ses compétences d’échevin. Marc Weber, chef de cabinet du bourgmestre Frédéric Nimal (DéFI), qualifie Bilge de « traître », critiquant son manque d’efficacité et de présence. D’autres griefs ont été émis à son encontre, notamment des absences prolongées et des retards de contributions financières envers son ancien parti.
En réplique, Elias Ammi de la Team Ahidar conteste la version des faits rapportée par DéFI, pointant du doigt une forme de panique de leur part face à la situation. D’autre part, les Engagés, depuis l’opposition, interpellent sur la crédibilité de la Liste du Bourgmestre, interrogent leur choix précédent de soutenir Bilge et leur engagement pour une bonne gouvernance.
Démission en cascade des leaders de Défi avant les élections de 2024
Le parti DéFI, traditionnellement connu pour son unité, traverse des moments très perturbants. La discorde interne a atteint un niveau public lorsque l’ancien président Olivier Maingain a accusé Abdullah Mohammad, le chef de cabinet de l’actuel président François De Smet, de manipulation des votes. Cette accusation grave a entraîné une série de démissions qui a secoué les fondations même du parti. Parmi ceux qui ont démissionné, on compte Michaël Vossaert et Rachid Ben Salah, deux figures emblématiques dont le départ symbolise une crise profonde qui pourrait bien affecter les prochaines échéances électorales.
En effet, ces démissions ne sont pas de simples actes individuels mais plutôt le reflet d’un malaise plus large au sein de DéFI. Les tensions qui couvaient sous la surface depuis plusieurs semaines ont éclaté suite aux accusations de tricherie et d’antisémitisme lancées par Maingain. Ces conflits internes exposent le parti à un risque d’implosion, particulièrement critique à l’approche des élections de 2024. L’incapacité de De Smet à pacifier et unifier le groupe
Ce remue-ménage au sein de DéFI illustre parfaitement les défis auxquels sont confrontés les partis politiques modernes, où les conflits internes peuvent rapidement s’intensifier et devenir publics. La situation actuelle du parti nécessite une réflexion profonde sur les valeurs et les méthodes de leadership au sein des structures politiques. Il est impératif pour DéFI de résoudre ces conflits internes s’il veut rester pertinent sur la scène politique, surtout que l’unité est souvent cruciale en période électorale. La capacité de DéFI à surmonter cette crise définira très probablement son avenir politique à court et moyen terme.
Alors que Schaerbeek est confrontée à de nombreux défis, les manœuvres politiques et les controverses continuent de façonner le paysage des élections à venir.